Dans la deuxième moitié du Moyen-Âge, divers facteurs expliquent le développement des premières villes en Europe. En effet, à compter du XIe siècle, la population qui augmente permet une phase importante d'urbanisation. Les progrès en agriculture entraînent une consommation de produits alimentaires  de plus en plus variés. Les gens mangent mieux, vivent mieux et la population croît de manière remarquable. Les paysans quittent les campagnes «surpeuplées» et cherchent de meilleures opportunités en ville. Les surplus agricoles y sont d'ailleurs écoulés. Ces villes se développent et font du commerce entre elles. C'est l'essor urbain et commercial... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'urbanisation de l'époque médiévale s'organise tout d'abord autour du château fort. Les premières villes s'entourent d'un mur d'enceinte et se nomment «bourgs» (de l'allemand «burg», soit «ville fortifiée»). Elles comportent des faubourgs, des quartiers habités situés à l'extérieur des murs du château fort d'origine. Aussi, pour le commerce, on y trouve des halles, donc un marché. Les villes voient aussi peu à peu arriver d'autres bâtiments typiques: l'hôtel de ville, l'hôpital et le beffroi (tour de guet qui sonne les heures et qui devient un symbole de la prospérité de la ville). 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les artisans, souvent d'anciens paysans, ainsi que les marchands peuplent les bourgs. Ils vont s'associer en corporations (artisans) et en hanse marchande (vers 1161) afin de faire valoir leurs intérêts et fixer des prix. Les corporations établissent aussi les règles à suivre afin d'être reconnu comme artisan et pouvoir exercer son métier. Une nouvelle classe sociale, la bourgeoisie, voit aussi le jour à ce moment. Elle se compose essentiellement de riches marchands influents, de maîtres artisans, de banquiers et de changeurs (qui changent la monnaie). Ces bourgeois deviendront rapidement des hommes de pouvoir dans les villes.

 

D'ailleurs, il faut se rappeler des seigneurs nobles ou des évèques contrôlent au départ les villes. Les bourgeois, qui souhaitent plus d'autonomie et se libérer des corvées et des taxes, vont réussir à faire signer des chartres communales, qui libèrent les bourgs des obligations envers les seigneurs. Les premières villes «libres» se nommeront des «communes» (vers 1030).

 

Le grand commerce concerne les échanges commerciaux entre l'Occident et l'Orient. Les Croisades ouvrent les portes de l'Orient aux Européens, qui y vendront du bois, du minerai, de la laine, du cuir et des produits agricoles contre des pierres précieuses, de la soie, des épices, des noix. Les marchands accumulent des profits et vont investir leur argent (leur capital). Les changeurs échangent les monnaies frappées dans les différentes villes marchandes. La lettre de change, ancêtre du chèque actuel, va naître pour résoudre la problématique causée par cette abondance de monnaies diverses. Des banquiers commencent aussi à prêter de l'argent. Les regroupements de marchands, appelés hanses ou guildes deviennent très importants vers le XIIe siècle. C'est aussi durant ce siècle que les grandes villes organisent des rassemblement de marchands, les foires, à des périodes précises de l'année.